Mohamed Amine Zariat, "Le sport n'est pas seulement un jeu mais un outil de développement"

Président de l'association TIBU, Mohamed Amine Zariat initie chaque année avec le soutien de Sprite, une caravane nationale de basketball qui sillonne tout le royaume. Objectif : démocratiser ce sport. Rencontre.

29-02-2020

Chaque année, vous lancez la caravane « National TIBU School Tour» pour sensibiliser au basketball et à ses bienfaits. Que peut apporter le sport dans le développement et l’épanouissement de la jeunesse marocaine ?

 

Le Maroc aujourd'hui est en train de revoir son modèle de développement, le sport doit en être un des enjeux parce qu'il converse avec plusieurs secteurs d'activités comme l'éducation, le développement durable, l'employabilité, l'insertion des jeunes et des femmes ou même le tourisme. Il y a à Saïdia par exemple de très belles plages, on pourrait y développer un tourisme lié au kayak. A Midelt, nous avons également des montagnes époustouflantes pour le trek. Le sport n'est pas seulement un jeu mais un outil de développement pour les territoires. En France, les activités économiques autour du sport représentent 2% du PIB. Il nous faut attirer les jeunes passionnés et leur dire que c'est aussi une opportunité d'entreprenariat.

Le basketball permet aussi de développer l'estime de soi et l’inclusion : nous travaillons beaucoup avec des enfants à mobilité réduite par exemple. Lorsqu'on interroge tous ces jeunes qui nous suivent, on se rend compte que le basket est en réalité secondaire. Ils viennent parce qu'ils retrouvent un super coach ou leurs amis. Le sport aujourd'hui peut réunir les communautés et créer un sentiment d'appartenance.

Sprite vous accompagne depuis 2016, quels sont les avantages à initier des partenariats entre le privé et la société civile ?

Cela permet de créer de la confiance entre les secteurs. Nous sommes parmi les organisations pionnières au Maroc qui arrivent à mettre en place des partenariats public-privé-société civile. La caravane Sprite en est un pur exemple : le secteur privé, The Coca‑Cola Compagny nous accompagne tout comme le Ministère de l'Education nationale. Tout le monde y gagne. La société civile via ses associations touche plus facilement les publics les plus fragiles car elle est sur le terrain. Mais avec le soutien notamment financier du public et du privé, cela multiplie bien sûr la force de frappe.

Pour conclure, quelles sont les valeurs du basket qui sont, selon vous, de vraies leçons de vie ?

En trois mots : teamwork, leadership et engagement.

Dans le basket, vous avez trois fondamentaux : la passe, le tir et le dribble. Ils sont en soi une vraie philosophie. Le tir permet de marquer, ce qui revient dans la vie à définir un objectif. Avant de pouvoir tirer, des défenseurs de l'équipe adverse essayeront de vous empêcher de le faire. Ils représentent les obstacles qu'on peut rencontrer au jour le jour. Or, quand il y a obstacle il faut savoir collaborer avec les autres. C'est la passe, métaphore de l'esprit d'équipe, du vivre ensemble et de l'idée que nous sommes complémentaires. Quant au dribble, c'est cette capacité à trouver des solutions, à avoir l'esprit "Never give up" et donc à aller de l'avant.